Lettre du F. Eugène Eyraud, au T.R.P. Supérieur général
Valparaiso, décembre 1864
MON TRÈS-RÉVÉREND PÈRE,Ce fut le vingt-quatrième jour de notre navigation, 2 janvier 1864, que nous aperçûmes l'île de Pâques, appelée Rapanui par les indigènes. Le capitaine demanda à ceux que nous ramenions s'ils connaissaient la baie d'Anakena, où je voulais débarquer. Après quelques instants d'hésitation, à cause de la distance, ils s'écrièrent: "Voici Anakena!" L'aspect de cette île est agréable, surtout lorsqu'on vient de parcourir les Pomotous. Elle peut avoir vingt-cinq kilomètres de long sur dix-sept de large. En général, la côte est coupée à pic, et ne laisse que de rares solutions de continuité où l'on puisse facilement aborder. Le terrain s'élève d'une manière uniforme, reliant la côte avec trois mamelons qui couronnent l'île. Du sommet de ces mamelons |
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