prononcée avait été prise pour une menace ou pour l'annonce d'un grand malheur. Je conseille donc à ceux qui iront à l'île de Pâques de ne jamais prononcer devant les indigènes le fameux E pohe oe.
Cet incident me fit penser d'abord que les croyances superstitieuses n'étaient pas inconnues à l'île de Pâques, et que Torometi avait craint que je ne lui eusse jeté un sort. Rien pourtant n'est venu dans la suite donner corps à cette supposition, et je ne crois pas qu'on puisse rattacher à cet ordre d'idées ce que je vais rapporter.
Dans toutes les cases on trouve des tablettes de bois ou des bâtons couverts de plusieurs espèces de caractères hiéroglyphiques: ce sont des figures d'animaux inconnues dans l'île, que les indigènes tracent au moyen de pierres tranchantes. Chaque figure a son nom; mais le peu de cas qu'ils font de ces tablettes m'incline à penser que ces caractères, restes d'une écriture primitive, sont pour eux maintenant un usage qu'ils conservent sans en chercher le sens.
(La suite au prochain numéro.)
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