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Easter Island: Early Witnesses

Eugène Eyraud


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ceux qui avaient mis la main sur mon catéchisme et mes livres de prières, cherchaient le moyen de faire entrer ces objets dans leur toilette. La marche n'avait pas été suspendue par ces incidents; je repris le pas comme les autres, et nous arrivâmes devant une maison qu'il s'agissait d'incendier; mais il n'y eut pas d'entente, et la foule se dissipa peu à peu. Je me crus alors au terme de mes pérégrinations, et, malgré les émotions de la journée, je me consolais dans l'espoir de passer la nuit en cet endroit; mais Torometi voulut qu'on retournât à ma case: son intention était d'aller chercher quelques objets qui s'y trouvaient.
   Il fallait donc se remettre en chemin. On n'y voyait goutte; je m'écorchais les pieds à chaque pas. Ce fut assurément le plus mauvais moment de la journée. Quand nous fûmes arrivés à ma case, je n'avais point de clef pour entrer; on me l'avait enlevée avec mes habits. Je pénétrai par le toit, et je fis passer à Torometi ce qu'il convoitait. Pour mon compte, je fus heureux de pouvoir chausser une méchante paire de souliers; et, drapé à la romaine dans un vieille couveerture, je repris avec Torometi le chemin d'Anapika, où demeurait son frère. Nous y passâmes le reste de la nuit. Dès le lendemain, mon compagnon, toujours inquiet, pensa à émigrer de nouveau, et me conduisit à Vaïn, trois lieues plus loin. Les événements justifièrent les craintes de Torometi: car, le surlendemain, nous apprenions qu'on avait brûlé à Anapika la maison de son frère, où nous nous étions d'abord arrêtés.
   A Vaïn, je trouvai des gens plus doux, plus dociles, plus désireux de s'instruire que partout alleurs. Je me mis à faire le catéchisme avec une nouvelle

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